"Où se trouve ce qui manque? Peut-être seulement ici, où cela manque."
Roberto Juarroz

"Même si le lieu de méditation est exigu, il renferme l'univers.
Même si notre esprit est petit, il contient l'illimité."
Sekito Kisen

samedi 29 décembre 2012

mardi 11 décembre 2012

lundi 3 décembre 2012

Longtemps après le plaisir, tu peux continuer à exalter la peau avec la mémoire des caresses.

jeudi 22 novembre 2012

Entre voyages et murmures, les graines du soir germent pour que des lisières futures nous enseignent que la mémoire n'a jamais fini de ramifier.

mardi 6 novembre 2012

L'impudeur de ton regard attend fixement au fond de mon ventre que je reconnaisse sa séduction de digitale.

samedi 27 octobre 2012

Tout en transparences et battements, la méduse du cœur dans le sang profond.

vendredi 19 octobre 2012

Le bâtard qui dort dans le lit de tes veines convoite le gisement de tes rêves.

mercredi 26 septembre 2012

Ne laisse rien croupir dans la macération des épines et la lente digestion des morsures.

lundi 3 septembre 2012

Sous la peau de l'aveugle par d'audacieuses clairières, redonner à l'écharde la profondeur des forêts.

dimanche 5 août 2012

Tout s'efface quand les herbes folles deviennent le seul miroir du monde.

samedi 28 juillet 2012

Attendre la récréation des apparences dans le couloir des heures. Dehors, la sécheresse froisse tout, du ciel envahi par la chute aux vertiges réfugiés dans les grains. L'impatience se glisse partout. Même sous l'éternité.

lundi 16 juillet 2012

Avoir seulement sous les doigts, la quantité d'ombre nécessaire à la rature. Et vouloir malgré tout apaiser ce qui ne peut l'être: des soifs insensées, la mue de ses paupières, l'ortie profonde.

mardi 19 juin 2012

Laisse la plus grande liberté à l'ivraie de ton visage. Pour qu'elle puisse un jour bouleverser tous les herbiers de lumière.

mardi 12 juin 2012

J'élève la première de tes chambres avec quelques gestes de broussailles. Une île où coucher l'oubli de ta jeunesse. Avec le vêtement des frissons cousu sur le murmure des peaux, le feu des empreintes et l'oreiller du vent qui les efface.

samedi 5 mai 2012

Les choses qui te quittent, te devinent. Elles continuent de vivre par mégarde, sous des formes incontrôlables, comme la framboise nerveuse d'une joie conservée dans le gris de la mémoire.

samedi 28 avril 2012

Du plus ralenti de l'âge jusqu'au centre serré des organes, malgré les poumons remplis d'encre et le nombre incurable du corps, ton vitrail intérieur continue d'allumer son épiphanie de couleurs.

samedi 14 avril 2012

La nuit procède à la porosité du corps pour que le chêne des fatigues frémisse sous le lilas du sang.

jeudi 5 avril 2012

Le feuillage tendre de ton visage console, par en-dessous, l'écorce endolorie de mes masques.

mardi 27 mars 2012

Ton intimité de menthe et de cobalt dépend d'une sentinelle postée dans la chambre des pluies.

mercredi 14 mars 2012

Une chambre minuscule enregistre le souvenir et la magnitude des étreintes. Elle avance vers la répétition impossible des falaises.

samedi 25 février 2012

L'insecte carnassier des signes se gorge d'un sommeil troublé par la fièvre de l'encre.

mardi 7 février 2012

Le reflet de ton pur-sang se recueille dans le givre. Quand l'épilogue de sa fougue se mélange à la litière de tes forces et à la crinière écumeuse des nuits.

mercredi 18 janvier 2012

Les phrases éloignent ce que l'écriture commence. Chaque mot éparpille l'indéchiffrable alphabet de nos nuits. Quand s'inventait une langue où la moindre variation de ton corps de feuillage devenait un nouveau bruissement à mes lèvres.

jeudi 5 janvier 2012

Combien d'attentes ne font que chercher en elles-mêmes le point où le dernier espoir de retour de ce qui est attendu sera aboli?