"Où se trouve ce qui manque? Peut-être seulement ici, où cela manque."
Roberto Juarroz

"Même si le lieu de méditation est exigu, il renferme l'univers.
Même si notre esprit est petit, il contient l'illimité."
Sekito Kisen

mercredi 7 novembre 2018


Les phrases éloignent ce que l'écriture commence. Comme si chaque mot éparpillait l'indéchiffrable alphabet de nos nuits. Tu as oublié cette langue où la moindre variation de ton corps de feuillage devenait un nouveau bruissement à mes lèvres.

vendredi 14 septembre 2018

Il y a des images invisibles qui pénètrent si loin dans l'esprit qu'elles y restent tatouées. Tu cherches des phrases de cette nature à garder cousues sous la peau. Pulsions irrésistibles, ratures et feux magiques, signaux inédits. Des balises, des pulsations, des présages. Comme ces crépuscules injectés directement dans la moelle qui ne guérissent pas la nostalgie du soir. Ces ivresses qui ne rassasient jamais du besoin de l'ivresse.





(photo prise lors du spectacle "par les temps qui courent" - compagnie Carabosse)

mercredi 22 août 2018

Les bancs sont des forteresses posées sur les rivages de l'oubli. Il arrive que certains d'entre eux soient impossibles à oublier.




samedi 7 juillet 2018

La douceur plus que le désir aiguise tes caresses dans l'atelier des gestes.



samedi 30 juin 2018


Lire les infusions d'encre. Deviner les couleurs qui trébuchent, les crépuscules obstinés aux bords des miroirs.
Être poudre de nuit sur le point de foudroyer les carènes, d'enflammer les calices.
Parole de souche pour vaciller à la racine du sang.




samedi 9 juin 2018

Rester à l'abri dans la haie, jusqu'à se changer en quelque chose de minuscule. Une divinité impalpable. Un insecte indomptable. Pour dévaler l'infini des prairies.




lundi 14 mai 2018


Trouver le lieu où l'invisible domine les apparences. Où les lèvres du silence sont fermées sur autre chose que la résignation. Un recours, une attente. La certitude que chaque graine, que chaque mot contient les rumeurs inlassables de l'avenir du vivant.




samedi 17 mars 2018

Petite dédicace à V.S.


« Voir la puissance jusque dans la désolation... » *
...et trouver au dernier stade de la désolation, la légèreté. Douce, meurtrie, révoltée ou insouciante. Un souffle caressant le rêve des ruines, le bal des herbes sauvages qui s 'obstinent sous le vent à laminer ce désert dont plus personne n'acquitte le bail.

* Vassillia Shagurin





jeudi 1 mars 2018

Le silence laisse des miettes qui peuvent nous guider dans les coulisses de la vie. Pour suivre du bout des yeux les fines craquelures merveilleuses qui étoilent leur réseau sur la porcelaine du quotidien.